Ce sablier s’inscrit dans la lignée d’une série de projets élaborés à partir de juin 2006, date à laquelle j’ai quitté Gaza sans pouvoir y retourner. Parmi ces travaux, L’homme ne vit pas seulement de pain (2007), moulage de l’article 13 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme dans du chocolat suisse, Sans titre (2007), copie à l’identique de mon trousseau de clefs de Gaza en verre… Ces projets n’expriment pas seulement la frustration ressentie face à cette itinérance contrainte, mais ils révèlent aussi, de par l’immobilisation subie au quotidien par les Palestiniens, l’impossibilité de maitriser et de façonner l’espace et le temps. Cette dépossession personnelle du chez-soi fait écho à la dépossession collective de la terre en 1948, date depuis laquelle les Palestiniens, dans l’espoir d’un retour, ont conservé les clés de leurs maisons (Sans titre, 1997, empreintes de clefs rouillées sur toiles roulées).